samedi 5 mai 2007

...

D’un coup, le train se mit en marche. Elle regardait la gare s’éloigner. Une fois de plus, elle s’en allait vers l’inconnu. C’était toujours la même chose : la veille, impossible de s’endormir. Une boule au ventre au moment de monter dans le train. Et puis c’était fini. Une fois la porte franchie, le plus dur était fait.
Elle aimait l’aventure et partir comme ça ne la dérangeait pas. Ce qui l’angoissait par-dessus tout, c’était ces deux ridicules marches. Deux plaques métalliques qui faisaient le lien entre le quai et le wagon.
Pendant ces quelques voyages, elle en avait fait des rencontres. Il y avait eu K., coincée entre deux valises, une grand-mère collectionneuse d’écharpes et un homme d’affaire hystérique. Il fallait la trouver dans tout ce fouillis.
Il y avait eu B., qui faisait des blagues en permanence et qui avait bien failli se retrouver coincé dans la porte d’un bus. Il y avait eu A. (bis), un peu fofolle en apparence, géniale inventrice de jeux de cartes déglingués et reine de la boulette. Il y avait eu... La liste était longue.

Ils ne se connaissaient pas ou seulement depuis quelques heures quand ils avaient fait le voyage ensemble, et pourtant, ils avaient déjà leurs « codes ». Ils étaient tous venus pour la même chose et pourtant, pas d’esprit de compétition. Entre les tests, une fois les éliminés partis, ils décompressaient autour d’un baby-foot.


A Tours, ce fut légèrement différent. Tous les candidats présents n’étaient la que pour deux spécialités. « CA ou DA ? » Tout le monde voulait savoir contre qui il allait se battre. Les places étaient chères. Elle n’avait jamais pris ça pour une compétition. Elle ne pensait déjà pas en arriver la. Pour elle, ce serait DA. Pas de second choix, pas de deuxième chance. DA ou rien.

Aucun commentaire: